Récemment, toujours logé dans les bras de mon adorable et merveilleuse compagne, j'ai joué à un certain truc remplis d'action et d'explosions en tout genre, un de ces machins où on incarne un preux chevalier du grand nord et où on traverse les contrée en collant des baffes aux loups, araignées, voleurs et dragons qu'on croise. On aide les petits gens avec de petites quêtes, et puis aussi les princes et les empereurs qui ont de plus gros problèmes. Puis entre deux grottes à vider de toute vie, on manges quelques oeufs crus pour deviner à quoi ça pourrait servir, et on se forge un petit blouson brodé en verre. On voit le monde grandir autour de nous, les gens changer d'attitude en fonction de vos actes, les guerres se propager et les dragons se multiplier, la peur se graver au fond des yeux des enfants qui, pourtant, courraient il y a encore quelques heures dans les ruelles de Blancherive.
Jusqu'ici, ce blog se limitait à des blablateries incenssées sur des sujets tout à fait impalpables, certes parfois poétique, parfois idiots, plus souvent absurdes, mais cessons un peu ces élucubrations dantesques, j'aimerais pour une fois aborder un tant soit peu un sujet qui me concerne, et que j'aime explorer régulièrement, via articles, vidéos, ou simplement ma propre réflexion.
Comme dit dans l'article précédent, durant le week-end que je viens de terminer j'ai été visiter le musée d'art moderne de Paris (aussi dénommé centre Pompidou), remplis de toute sorte d'oeuvres, donc je ne peux juger la qualité ni le travail artistique, à peine puis-je dire que certaines me sont plus touchante dus à des éléments familiers tandis que d'autre, trop abstraits, ou trop tordus, me paraissaient juste trop hors d'accès pour moi. Nombreuses sont les oeuvres remettant en question le travail artistique en tant que tel (tel le travail de Duchamp, si peu esthétique soit il, qui pose devant nous la question : qu'est-ce que l'art ? Je ne m'y risquerais pas, j'ai déjà tenté l'affaire il y a quelques années, la question est restée sans réponse.), nombreuses aussi sont celles proposant de nouveau support, amis rares sont celles proposant une quelconque forme d'interactivité avec le spectateur. On stagne, on admire, on tente tant bien que mal, des fois, à rentrer dans les idées d'un auteur qui veut nous offrir quelque chose, une émotion, un point de vue, ou juste une idée. Des fois on reste bloqué devant quelque chose de trop étriqué, peut être, ou de trop lointain à notre culture propre que pour s'y identifié.
Et pourtant le jeux-vidéo nous l'a démontré, lui, par exemple, de très nombreuses fois : une certaine dynamique entre l'oeuvre et le spectateur permet de s'introduire dans un univers qui, pourtant, à première vue, nous est tout à fait étranger. L'univers de Space Opéra de Mass Effect ne m'a jamais, par exemple, intrigué avant d'y avoir joué, et les premières minutes de jeu m'ont été difficile, étranges. Mais dés les minutes où le héros se démène de nos pâtes on sent qu'il est perdu, on ressent le désespoirs de voir son navire s'écrouler tout autour de lui, son existence chavirer, son honneur se dilapider et son petit corps étriquer tenter de s'en sortir dans le cosmos étouffant. Et lorsque le jeune Raz, héros de Psychonauts, raconte après 5 minutes seulement sa fuite du cirque clandestin de ses parents, et qu'on obtient la liberté de se promener comme bon nous chante dans cet étonnant camp psychique, on sent ce souffle de liberté qui prend déjà notre jeune héros. S'attacher au Big Daddy Alpha de Bioshock 2, être touché par les pauvres Pikmin qui périssent suite au décollage prématuré de notre pauvre capitaine, ou vouloir sortir Isaac de cette foutue grotte au plus vite, sous peine de voir son horrible mère le trucider : aucun de ces univers ne m'est proche, mais pourtant en m'incarnant dans la peau de ces personnage, je m'éprend de leur univers.
Plus frappant, il y a quelques années, au détour d'un travail de longue haleine pour l'école, je me suis risqué à tenter l'expérience de Rez et de Killer 7. Si j'avais eu devant mes yeux une oeuvre inaccessible de mes mains résumant cette expérience, j'y serais resté fermé : graphiquement autant que musicalement, nous sommes devant deux ovni hors d'accès. Mais pourtant, manette en main, l'impression est différente. On part au secours d'Eden sans hésiter une seule seconde, en tirant sur chaque navire virtuel qui passe, on prend plaisir à entrer dans l'univers des Smith sans trop en percevoir le bout, mais quelque part, l’immersion est là, l'attachement se fait, parfois on étouffe, mais on est dedans.
Je ne fais là que quelques constats, rien de plus. Peut être me risquerai-je un jour ou l'autre à tenter quelque chose d'interactif, mais visant à être placé au milieux d'un musée. Peut être. Ou alors faire du gâteau Oui, du gâteau ça me tente mieux.